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Goran Jerkovic

  • Writer: François Plattard
    François Plattard
  • Jun 5, 2021
  • 5 min read

Belgique, Lituanie, Iran, Thaïlande, Laos, Malaisie, Népal (et encore on en a oublié pas) Goran Jerkovic nous fait voyager avec sa carrière. Né à Lyon, ce buteur d'origine serbe nous parle de championnat Thaï, COVID-19 et ses plans d'après carrière.

Au moment de l'interview en pleine seconde vague de COVID 19 Goran était coincé au Népal et attendait un vol charter pour rentrer en France.





Comment es tu arrivé au Népal?


Pour le Népal, je voulais arrêter le foot mais j’ai un ami qui m’a contacté et m’a proposé de faire un tournoi de quelques semaines avec le FC Chitwan plutôt bien payé donc je me suis dit que ça serait une bonne expérience avant de raccrocher les crampons.Je sais que tu vas me poser la question donc je te dirai pas combien je gagnes (Rires) mais pour te donner un ordre de grandeur je suis autour d’un salaire d’un joueur de National ce qui est pas mal pour deux semaines de boulot.


Je suis arrivé mi-avril à 2 semaines du début du tournoi et une semaine après il y a eu un lockdown à cause de l'épidémie COVID venue d’Inde qui est arrivée au Népal. Le tournoi a continué mais tout est fermé dans la ville - j'espère que dans quelques semaines la situation s'améliorera. Je devais rentrer il y a quelques jours mais l'aéroport est fermé donc j’attends patiemment des vols charters pour pouvoir sortir.


Il y a donc un championnat local en plus du tournoi?


Pendant 6 mois il y a un championnat et le reste du temps il y a différents tournois organisés dans le but de promouvoir le football. Dans un style similaire de l’Indian Super League , la Nepal Super League a été formée. Chacune des 7 franchises va récupérer des joueurs locaux avec une sorte de draft et les étrangers qui sont appelés après pour la durée du tournoi . J'étais agréablement surpris par la Nepal Super League - c’est super bien organisé, les stades sont beaux avec les meilleurs joueurs locaux. On m’avait parlé de ce projet il y a 2-3 ans et après avoir joué ici je suis convaincu que ça me devenir un championnat de référence dans la région.


Les gens sont supers chaleureux ici - honnêtement je pense que c’est le peuple avec qui j’ai eu les meilleures interactions. Ils sont très ouverts et amicaux et parlent super bien anglais donc ça a facilité mon intégration. Le pays est super beau avec pleins de sites historiques et ça me déchire le coeur de ne pas pouvoir visiter cela à cause du lockdown - j'espère vraiment pouvoir revenir quand le monde reviendra à la normale.


Avec cette épidémie de COVID - tu te sens en sécurité pour t’entrainer et jouer?


Le protocole COVID était assez impressionnant pour le tournoi ,chaque équipe était confinée dans un hôtel 5* ou l’on s'entraînait - on allait au stade et on revenait à l'hôtel. Le contexte était difficile mais l’organisation était rassurante - on avait des tests PCR avant chaque matches et Dieu merci on a toujours était négatif.


Avant le Népal tu as joué en Belgique, Lituanie, Thaïlande, au Laos parmi tant d’autres pays. Quel est ton meilleur souvenir?


Je ne sais pas si j’ai un meilleur souvenir - j’en ai plusieurs! Quand j’ai soulevé des trophées en Iran, en Thaïlande mais aussi quand on s’est sauvé de la relégation lors de la dernière journée avec le Siah Jamegan qui était à l’agonie pendant toute la saison. C'était de la folie - les supporters Iranien adorent le foot et c'était vraiment magique comme moment. J’ai très peu de mauvais souvenirs - même si une vie de famille n’est pas toujours facile avec les déplacements à distance. J’ai été bloqué en Iran pendant 5 mois sans voir ma famille, ce qui était super compliqué. Avec le recul je me dis que j’ai été chanceux d’avoir cette carrière malgré quelques bobos (NDLR Rupture des ligaments croisés deux fois).







Justement ce n'était pas trop dur cette vie de globe trotter avec ta famille?


Je ne me considère pas comme un globe - trotter - je suis un sportif qui vit de son métier et qui a la chance de voyager. Le foot n’est plus comme avant où on avait un club pour lequel on restait plusieurs années. Maintenant cela devient extrêmement compliqué d’avoir des contrats de plus de 2-3 ans même si on a un agent. Toutes les modalités ont changé et malheureusement c’est le football moderne. Après moi je me dis que j’ai eu beaucoup de chance de voyager et de rencontrer des gens de cultures différentes, des pays que je ne pensais jamais visiter.


Avec la famille, ce n'était pas toujours facile de gérer cette vie. J’ai cependant la chance d’avoir une femme qui aime voyager et qui m’a suivi quand elle le pouvait. C'était que du bonheur pour nous - la plupart des pays où j’ai joué, il faisait beau et chaud toute l'année donc c'était super pour nos enfants.


Tu aurais pu avoir un parcours différent sans autant voyager et changer de clubs?


J’ai été formé à L’AS Cannes sans jamais passer professionnel et je suis rapidement parti à Lyon la Duchère en CFA 2 le temps de passer mon BTS. Charleroi (NDLR en Belgique) est venu me chercher et c'était une fierté de recevoir mon premier contrat professionnel. Après une saison je suis allé en Lituanie ou après quelques pépins de santé j’ai mis 18 buts en 18 matches avec le FK Tauras. J’ai commencé à recevoir une avalanche de propositions en Europe de l’Est et en Asie - j’ai décidé de choisir l’Asie avec zéro regrets! J’ai eu la chance de disputer un quart de finale la Ligue des Champions Asie avec mon club Iranien de Esteghlal, j’ai été champion de Thaïlande, j’ai gagné la coupe de Thaïlande et d’Iran donc à la fin de ma carrière je me dis que c'était le très bon choix!




Comment est-ce que le COVID a affecte ta vie de footballeur?


Le COVID a carrément amené des situations difficiles dans le monde sportif et pas que pour moi .


Premièrement il n’y a pas de supporter donc cela enlève une grande partie de pourquoi on joue au foot

On peut plus voyager aussi facilement quand on reçoit des propositions de clubs à l’étranger. J’ai 34 ans donc plutôt à la fin de ma carrière donc on passe à côté de certains contrats. J’ai eu des propositions en Asie mais avec les quarantaines obligatoires, très peu de clubs ont la patience d’attendre des joueurs européens. J’avais aussi une proposition pour rejouer en France en CFA mais le championnat a été annulé bref c’est pas le moment le plus agréable. C'était mon ambition de rentrer en France pour finir ma carrière et passer mes diplômes. J'espère que le gouvernement autorisera le football amateur à redémarrer. Tout le monde aime regarder ou participer à des événements sportifs - cette pandémie nous gâche la joie du sport. J’aurai aimé finir ma carrière d’une autre manière et encore je suis chanceux. Tu t’imagines les joueurs de DH et de CFA qui ne peuvent pas jouer à cause de cette pandémie!


Tu te vois faire quoi après ta carrière de joueur pro?


Je vois qu'il y a très peu de français qui jouent en Asie. J’aimerai entrouvrir les portes entre la France et l’Asie pour les jeunes joueurs français qui ne trouvent pas de clubs. Ca serait bien sur pour une certaine gamme de joueurs - je ne parle pas des joueurs de très haut niveau qui peuvent joueur en Europe mais ceux qui rêvent de devenir pro et surtout qui peuvent le devenir avec plus d'accompagnement



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J'ai toujours été fasciné par ces footballeurs qui exerçaient leur métier loin des paillettes dans des championnats moins médiatisés.J'ai la chance d'avoir leurs récits et de vous les partager sur www.lebeautifulgame.com

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